Ecole d’été francophone en sciences de l’information : La nécessité d’encadrer l’inflation du numérique souligné
Ecole d’été francophone en sciences de l’information : La nécessité d’encadrer l’inflation du numérique soulignée
L’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) de l’Ucad abrite, depuis hier, une école d’été internationale francophone en Sciences de l’information. Cette 3e édition qui se tient jusqu’au 9 juillet 2016 porte sur la conservation numérique. Trois écoles francophones en Sciences de l’Information, en plus de l’Ebad, basées à Montréal, Lyon et Genève en sont les promotrices.
Les progrès technologiques, en même temps qu’ils sont une opportunité pour la mémoire de l’humanité, suscitent un questionnement. C’est une occasion à saisir et à évaluer pour une utilisation efficiente. La récurrence du débat sur la conservation des archives au Sénégal atteste des enjeux que cette rencontre se propose de mettre en lumière en débattant sur les corollaires de l’utilisation du numérique dans la « consignation » des documents.
« Parmi les problèmes qui se posent à notre société, figurent en bonne place la gestion, la conservation et la diffusion de son patrimoine informationnel. Cette information est indispensable pour la conduite des projets de développement de nos pays. Or, ce patrimoine est de plus en plus stocké sur des mémoires d’ordinateurs, sur des supports numériques », dit le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ibrahima Thioub. Il a, par ailleurs, magnifié cette initiative qui a permis la création d’« un espace propice aux échanges et à l’enrichissement scientifiques mutuels caractéristiques de la solidarité francophone ».
L’archivage numérique pérenne, qui est différent d’une simple sauvegarde, constitue un enjeu majeur. Il faut, selon lui, être en mesure de conserver, de rendre accessible et de préserver l’intelligibilité des documents numériques produits. Cela est d’autant plus nécessaire que la conservation physique est plus onéreuse que celle-là numérique.
Archivage numérique
« C’est même un avantage puisque la révolution technologique miniaturise de plus en plus les choses. Il est évident que le numérique nécessite des investissements mais ils ont tendance à se réduire », estime, M. Thioub.
« C’est même un avantage puisque la révolution technologique miniaturise de plus en plus les choses. Il est évident que le numérique nécessite des investissements mais ils ont tendance à se réduire », estime, M. Thioub.
En outre, le fait que le Sénégal dispose d’un certain nombre d’agences et de ressources en termes de conservation autorise à penser que ce problème de coût ne sera pas un obstacle au succès des transformations en cours. L’espoir peut être également fondé sur la qualité de la formation des ressources humaines. L’Ucad est, dans ce sens, bien dotée grâce à l’existence d’établissements comme l’Ebad, l’Ecole supérieure polytechnique, la Faculté des sciences et techniques et la Direction de l’informatique et des systèmes d’information.
Mamadou Diarra, directeur de l’Ebad, est revenu sur les objectifs généraux de l’Ecole d’été internationale francophone en Sciences de l’Information. Elle s’emploie à favoriser le transfert des connaissances et les échanges entre les écoles, à compléter l’offre de formation des écoles. Elle compte aussi, par ses actions, faire bénéficier aux écoles d’un rayonnement accru sur le plan international francophone et enrichir le savoir en sciences de l’information par des regards croisés.
M. Diarra a ensuite axé son intervention sur les problèmes liés à l’inflation du numérique de plus en plus performant. La diversité des supports, des formats et des logiciels pose, selon lui, des problèmes de compatibilité entre eux, mais aussi de conservation de ces mêmes outils. « En effet, l’apparition de nouveaux supports nés des innovations, synonyme d’obsolescence des premiers, occasionne des contraintes de transfert de données d’un support à l’autre », renseigne-t-il
Le directeur de l’Ebad s’est réjoui de l’intérêt accordé à la conservation des données informationnelles par les pouvoirs publics. C’est une des rares fois, indique-t-il, qu’un président de la République, au cours d’un Conseil des ministres, donne instruction au chef du gouvernement de renforcer les moyens humains, matériels et logistiques de la Direction des archives et de l’Ebad.
Alassane Aliou MBAYE
Commentaires
Enregistrer un commentaire